Tout le monde se souvient d’un loup s’extasiant devant une danseuse dans un cabaret, ou d’un Mickey lançant dans le ciel une gerbe de feux d’artifices. Ces images représentent dans l’imagerie populaire l’animation à son âge d’or, et son commencement : le glamour d’Hollywood, les facéties de Tex Averies, la naissance de Mickey…mais le dessin animé ne commence pas avec Walt Disney ! Il a déjà aux premiers débuts de Mickey Mouse dans Steamboat Willie (1928) près de 30 ans d’âge !

En fait, c’est vers 1870 que le principe du papier animé trouve son principe dans l’analyse du mouvement, telle qu’elle fut abordée par Joseph Plateau avec le phénakisticope, puis par Emile Rayneaud avec les Phantomimes lumineuses de 1891, et l’emploi du praxinoscope, dont la mise au point date de 1877. En fait, l’animation précède le cinéma !

Sommaires

Mais commençons par le commencement…un peu d’histoire

Tout le monde se souvient d’un loup s’extasiant devant une danseuse dans un cabaret, ou d’un Mickey lançant dans le ciel une gerbe de feux d’artifices. Ces images représentent dans l’imagerie populaire l’animation à son âge d’or, et son commencement : le glamour d’Hollywood, les facéties de Tex Averies, la naissance de Mickey…mais le dessin animé ne commence pas avec Walt Disney ! Il a déjà aux premiers débuts de Mickey Mouse dans Steamboat Willie (1928) près de 30 ans d’âge !

En fait, c’est vers 1870 que le principe du papier animé trouve son principe dans l’analyse du mouvement, telle qu’elle fut abordée par Joseph Plateau avec le phénakisticope, puis par Emile Rayneaud avec les Phantomimes lumineuses de 1891, et l’emploi du praxinoscope, dont la mise au point date de 1877. En fait, l’animation précède le cinéma !

Toutefois, la technique de l’image par image utilisée sur film, remonte à l’an 1906, lorsque l’américain J. Stuart Blackton réalisa un film de truquages intitulé L’hotel hanté. On y voyait des meubles animés qui confondirent les techniciens de l’époque à l’exception d’un gagman de chez Gaumont, Emile Cohl, qui affirma avoir compris le mystère du procédé employé par l’Américain. Aussitôt nommé « Directeurs des trucs de la maison Gaumont « , Emile Cohl allait donner à l’animation ses lettres de noblesse, mais Stuart Blackton, la même année, avait déjà réalisé pour Vitagraph ce qu’on s’accorde à reconnaître comme le tout premier dessin animé, Humorous Phases of Funny Faces (Phases humoristiques des figures amusantes). Puis en 1907, il réalisa pour le kinétoscope d’Edison The Magic Fountain Pen, qui représentait une plume magique écrivant toute seule.

Emile Cohl, lui, présenta son premier dessin-animé le 17 août 1908 au théâtre du Gymnase à Paris. C’était un film de 36 m de longueur, soit 1 min 57 s de projection, intitulé Fantasmagories. Jusqu’en 1918, il en réalisa une centaine, considérés par les professionnnels comme un sommet de création.

En Amérique, c’est en 1909 au théâtre Hammerstein de New York qu’on représenta pour la première fois en public un dessin animé. C’était Gertie le Dionosaure du caricaturiste Winsor McCay. Pendant que le réalisateur français produisait de moins en moins de films, l’Amérique se passionnait pour le dessin animé. Une date importante est celle de l’invention en 1914 par Earl Hurd d’une technique nouvelle : on portait à la gouache le dessin sur des feuilles transparantes de celluloîdes (les cels) qu’on superposait une fois pour toutes au décor fixe. Sa technique fut perfectionnée par Barré et Nolan : invention du travelling en 1916. Dès lors, l’histoire de l’animation reste avant tout une histoire américaine…

Parmi les grandes réussites du dessin animé muet, il faut d’abord citer Félix le Chat de Otto Messmer (alias Pat Sullian).Triomphe plastique du noir et blanc, cette série prodigieuse d’astuces utilisait des gags de nature toute poétique : privé de queue, Félix le Chat produit un point d’interrogation, s’en saisit, et en orne son postérieur. A la même époque, plusieurs animateurs se partagèrent le champ clos du dessin animé.

De cette profusion d’oeuvres et d’auteurs, allaient se dégager une comète…

Walt Disney :

(Chicago, Illinois, 1901 – Los Angeles, California, 1966)

Mythe vivant, il échappe tant à la biographie qu’à la nécrologie, qu’aux clichés : ce  » doux poête de l’enfance  » était en fait un redoutable magnat, le Henry Ford de l’animation, et doit être étudié comme une institution, un Etat dans l’Etat, au carrefour de Citizen Kane et de la General Motors. Plus de quinze ans après sa mort, on est tenu de parler de lui comme d’un vivant puisque des sortent encore, qui portent son nom, et que des procès se font sur ce nom qui fonctionne comme un modèle déposé. Ses héritiers ou ses dauphins continuent sans lui ce qui sera pourtant considéré comme son oeuvre, et ses visions de Disneyworld et Disneyland fonctionnent sur leur lancée, véritables sépulcres de rentabilité. Peut-on en dire autant de Perrault, Grimm, Kipling, ou Carroll, qu’il a parasités, et qui souvent se perpetuent en lui ? En sorte que cet immortel de 65 ans dont le présent s’éternise et pose toujours problème est à la fois un personnages borgésien, une fable, un manuel de réussite et un symbole capitaliste désarmant.

Ce forain inexorable et sans limites, le plus grand amuseur public de toute l’Histoire, ne peut être raconté qu’en zig-zag et en paradoxes, opposant légende et réalité. Légende, le souriceau grignotant dans un coin de son studio de Kansas City, qui lui aurait inspiré en 1928 son animal fétiche Mickey Mouse. La vérité, c’est qu’il inventa le personnage dans un train, dans l’énergie du désespoir que lui causait l’échec d’une série de cartoons sur Oswald le Lapin.

Cette souris a accouché d’une montagne, puis d’un empire. Légende, sa tyrannie de patron, qui causa la fameuse grève de 1941 et lança dans le monde des armées de disciples dissidents. Il mangeait comme ses employés au self-service du studio après avoir fait la queue, et il épousa sa secrétaire. Mais ses employés devaient l’appeler Walt ou prendre la porte. Lorsqu’il se rendait au studio, un mot de passe, emprunté à Bambi :  » Un être humain a pénétré dans la forêt !  » alertait ses animateurs. Ce perfectionniste fit refaire 175 fois Pinocchio et passait en pleine nuit vérifier les planches de croquis de ses collaborateurs.

Légende aussi son image de pionnier : Il n’a inventé ni le dessin animé, ni le son, ni la couleur, mais il les a poussés à un degré inouï de perfection, faisant ainsi de son nom une référence à travers le monde, un symbole de perfection et de travail majestueux, récoltant par la suite plus de 29 oscars, et énormément de récompenses, en hommage à ce visionnaire, qui se perpétue à travers les mémoires, même aujourd’hui…

Sans lui, peut-être que le dessin-animé ne serait pas ce qu’il serait, et nous pouvons le remarquer à travers son premier dessin animé sonorisé sorti dans les salles, Steamboat Willie, le premier dessin animé parlant, en 1928, mettant en vedette Mickey, et le denier-né des studios Disney : Tarzan, chef-d’oeuvre d’animation et de musique (communs à tous les films Disney) considéré par les professionnels comme un des plus beaux que Disney n’ait jamais réalisé, innovant en plus de nouvelles techniques d’animation.

Les budgets ont eux aussi beaucoup évolués, puisque Blanche Neige, en 1937, ne coûta que 2 millions de dollars, alors que Tarzan, en 1999, coûta 150 millions. Pour information, Le Roi Lion en 1994 coûta 40 millions de dollars. Mais cet argent n’a pas été dépensé inutilement, puisque la qualité des dessins animés est autre que celle d’il y a soixante ans. Cependant la cause principale de l’explosion des budgets fut l’augmention en flêche du nombre d’artistes nécessaires à la réalisation d’un film par an, et la hausse des salaires due à la concurrence acharnée entre studios.

La Liste des Films Disney

  • La Planète au Trésor – 2002
  • Lilo & Stitch – 2002
  • Atlantis, l’Empire Perdu – 2001
  • Un Empereur Nouveau Genre – 2000
  • Fantasia 2000 – 2000
  • Tarzan – 1999
  • Mulan – 1998
  • Hercule – 1997
  • Le Bossu de Notre-Dame – 1996
  • Pocahontas – 1995
  • Le Roi Lion – 1994
  • Aladdin – 1992
  • La Belle et la Bête – 1991
  • Bernard et Bianca en Australie – 1990
  • La Petite Sirène – 1989
  • Oliver et compagnie – 1988
  • Basil, Détective Privé – 1986
  • Taram et le Chaudron Magique – 1985
  • Rox et Rouky – 1981
  • Bernard et Bianca – 1977
  • Winnie l’Ourson – 1974
  • Robin des Bois – 1973
  • Les Aristochats – 1970
  • Le Livre de la Jungle – 1967
  • Merlin l’Enchanteur – 1963
  • Les 101 Dalmatiens – 1961
  • La Belle au Bois Dormant – 1959
  • La Belle et le Clochard – 1955
  • Peter Pan – 1953
  • Alice au Pays des Merveilles – 1951
  • Cendrillon – 1950
  • Contes de Printemps et d’Automne – 1949
  • Le Temps d’une Mélodie – 1948
  • Coquins de Printemps – 1947
  • La Boîte à Musique – 1946
  • Les Trois Caballeros – 1945
  • Saludos Amigos – 1943
  • Bambi – 1942
  • Dumbo – 1941
  • Pinocchio – 1940
  • Fantasia – 1940
  • Blanche-Neige et les Sept Nains – 1937

L’EVOLUTION DES PRINCIPALES TECHNIQUES D’ANIMATION :

Pour ne pas rentrer dans des détails trop compliqués, nous ne traiterons ici que des dessins animés, et non pas des films utilisant la ‘claymation’, l’image par image en pâte à modeler type  » Wallace et Gromit  » ou  » Chicken Run « .

L’animation est un outil passionant car il permet de montrer des univers inconnus, de donner vie à des contes de fées ou à des aventures extraordinaires. Ainsi, on aurait difficilement vu un Tarzan ‘live’ volant de branches en branches, un bossu parlant à des gargouilles, une souris fricotant avec un canard, ou des vallées mystiques pleines de dragons et d’elfes ! Ou alors ça aurait coûté très cher ! ! Qu’à cela ne tienne, les réalisteurs désireux de montrer ces histoires à l’écran ont dans les mains ce qu’il faut : des crayons et des feuilles. Ainsi, l’animation naît au départ véritablement sur le papier. Ajoutez à cela une bonne dose d’imagination et vous pouvez déjà faire rêver votre public. Mais au fil du temps, les animateurs se sont sentis un peu limités. Leur monde restait en deux dimensions alors que dehors, les acteurs et les réalisateurs les plus minables tournaient n’importe quelle scène avec des mouvements de caméra et une profondeur. Malgré ce handicap, le fait que chaque image, soit 24 par secondes, soient travaillées, étudiées par un homme qui y consacrait beaucoup de temps, rendait un film de 7 minutes beaucoup plus fort et intense qu’un film de 1h30. Mais il fallait se rendre à l’évidence : pour présenter un long-métrage animé à un public, il fallait proposer des images spectaculaires. De nouvelles techniques apparurent alors, la première sous l’aile de Walt Disney : le son.

Le son dans les films

Malgré ce que l’on peut penser, Steamboat Willy n’est pas le premier court-métrage de Disney nous présentant Mickey. Il s’agit du premier Mickey ‘sonore’. En effet, Walt avait dans ses cartons Plane Crazy, un court-métrage avec Mickey et Minnie, mais muet. C’est en se rendant dans une salle de cinéma projetant le premier film avec dialogues (le Chanteur de Jazz) que Walt se dit qu’il devait aussi doubler ses films. Et Steamboat Willy, alors prévu à être muet, fut doublé, Walt y laissant presque tout son argent.
Le son joua encore une fois une place primordiale dans Fantasia, sorti en 1940. Sorte de vidéoclip de l’époque, le film était composée d’une partition de musique classique que Walt voulait faire ressortir dans toute sa splendeur. Il créea pour le film un nouveau type de son, qui est un peu l’ancêtre du Dolby Stéréo. Walt insista que les salles projetant Fantasia furent équipées de la technologie nécessaire pour pouvoir reproduire ce son « surround ». Voilà encore une expérience qui coûta une fortune au papa de Mickey.

La couleur des dessins animés Disney

La couleur fut aussi expérimentée par Disney en 1932 sur Flowers and Trees, un des Silly Symphonies, qui à l’époque fit sensation. A cause de ce procédé en technicolor à 3 bandes d’animation (car nécessitait 3 pellicules différentes pour produire l’éventail complet de couleurs), les coûts grimpèrent en flêche et les dessins animés de Mickey restèrent en noir et blanc. Seul les Silly Symphonies eurent le privilège d’être colorés, comme le Lièvre et la Tortue ou les 3 Petits Cochons. Cependant, Walt décida que son chouchou devait obtenir lui aussi ce traitement de faveur, et la couleur fut appliquée sur le dessin animé de Mickey La Fanfare (The Band Concert). Cette technique, qui coutait énormément d’argent et de temps en plus, lui permit néanmoins de gagner un oscar. L’inconvénient : ces films en technicolor © ne pouvaient être projetés que dans les salles équipées. Bientôt, l’engouement pour les Disney fut tel que toutes les salles des USA s’équipèrent progressivement du procédé. Ces deux premières techniques servirent à Disney à peaufiner son premier long-métrage, Blanche Neige et Les Septs Nains. Mais curieusement, c’est un autre court métrage, the Old Mill, qui allait permettre de donner pour la première fois de la profondeur au dessin animé : la caméra multiplane.

La caméra multiplane

Pour les fans d’animation, cette invention reste unique en son genre. Elle permet pour la première fois de donner une profondeur au dessin, aux décors. Les spécialistes ne s’y sont pas trompés : the Old Mill valut à Walt un autre oscar. C’est en filmant plusieurs couches de peintures différentes superposées les unes au dessus des autres que l’on obtient cette sensation de mouvement du décor. On s’en rend parfaitement compte lorsque Blanche-Neige s’enfuit dans la forêt ou lors du plan d’ouverture sur le village de Pinocchio, un record dans son genre, puisque la scène dure au moins 40 secondes pendant que la caméra effectue un travelling sur la ville pour arriver devant la porte de Gepetto. Mais cela reste une surface plane, en 2 dimensions. Pour donner plus de caractère et de force à certaines scènes, on devait donner une dimension à ces objets et l’ordinateur entra en jeu dans les années 80.

Les images de synthèse

On en voit la première apparition lors du final de Basil, The great mouse detective, encore un film Disney ! (la scène est une poursuite dans les rouages de l’horloge du Big Ben à Londres) Puis, son utilisation se développe, surtout pour animer des objets difficiles à faire bouger de façon réaliste comme des boules, des formes géométriques compliquées (le caddie dans Oliver & Company, les vaisseaux dans la Petite Sirène), des flammes, de l’eau (les bulles de la Petite Sirène…) Plusieurs sous-programmes utilisent l’ordinateur, comme celui qui permet à l’ordinateur de colorier les dessins pour avoir des couleurs plus vives, et cela en gagnant du temps. Ce système fut utilisé sur Aladdin, dans lequel tous les éléments sont colorisés par ordinateur. Les mouvements de caméra furent désormais possibles, comme dans la scène de bal dans la Belle et la Bête, ou l’escapade d’Aladdin sur son tapis volant. On a crée aussi un système, le CAPS, qui permet de transférer les dessins directement sur celluloïd, sans avoir une personne pour les recopier un à un. Fut également crée des systèmes de reproduction d’objets et de personnes pour créer des foules (c’est la dernière mode) comme les parisiens dans Le Bossu de Notre-Dame, les gnous du Roi Lion ou les soldats dans Mulan, les flammes torrentielles du Prince d’Egypte etc…Restait à rendre vivant le décor même du film.

Le Deep-Canvas

Il fait nul doute que cette invention, premièrement expérimentée dans Tarzan, fera date dans le dessin animé. Elle permet aux personnages de deux dimensions de se mouvoir dans un univers en trois dimensions, mais qui garde un apect dessiné et perd cet aspect froid et rigide dû aux images de synthèse. Le dessinateur réalise d’abord un modèle du décor sur son ordinateur, avec la rotation de la caméra autour de l’objet, comme bon lui semble. Ensuite, un peintre utilise un ‘stylus’ pour peindre sur l’écran de l’ordinateur le décor. Et celui-ci calcule le mouvement des couleurs qui restent donc sur l’objet durant tout son mouvement. On pourrait croire que l’on a peint image par image des décors bougeant dans tous les sens, avec des milliers de détails. Ce procédé accentue le réalisme, et ainsi, certaines scènes de Tarzan sont à couper le souffle. On se croirait rentrer dans l’écran et toucher les feuilles en mouvement. Mais cette technique coûte beaucoup d’argent et de temps et n’est donc pas utilisée à 100%. Mais elle vient d’être inventée, et on n’ose imaginer ce à quoi ressembleront les dessins animés du futur.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici