Dans l’imaginaire collectif, Maléfique trône parmi les méchants que comptent l’univers Disney. Maléfique s’inscrit dans un film mémorable, qui restera un événement historique dans l’histoire des Studios Disney et une révolution artistique qui a nécessité beaucoup de travail et de moyens pour les équipes de Walt Disney.
Le personnage Disney de Maléfique
La Belle au Bois Dormant figure parmi les long-métrages d’animation Disney au style les plus distincts, par son style très gothique dont la principale inspiration vient de l’ouvrage des Très Riches Heures du duc de Berry, ouvrage de référence en termes d’enluminures du ???e siècle.
A la fois très classique et inimitable, en terme d’apparence, Maléfique joue sur le paradoxe. Elle représente la sorcière dans ses caractéristiques les plus caricaturales : habillée de noire, teint verdâtre, … Des éléments présents dès les premiers concepts du personnage. Son apparence s’avère relativement simple, pauvre en détails, sans pour autant la priver d’une véritable présence et travaille sur une forme expressionnisme.
Comment justifier la fascination de Maléfique ?
Pour être à la fois inattaquable et fascinant, l’antagoniste se doit être mystérieux. Qui est réellement Maléfique ? Pourquoi sa rancune envers le couple royal ? Quels sont ses précédents ? Quelles sont ses origines ? Cette absence de connaissance nourrit la fascination du personnage. En effet, un personnage dont on ignore peu de chose a moins de charme et dont le physique se suffit à lui-même va souffrir de charisme. Ensuite, le personnage ne justifie à aucun moment sa méchanceté qui semble dès lors toute naturelle et allège ainsi sa nature malfaisante.
Un antagoniste comme Maléfique est un personnage beaucoup plus subtil et difficile à développer qu’un héros. Savant mélange de fascination, d’aversion et d’inflexibilité, le méchant doit convaincre beaucoup plus que héros dont la bienfaisance et la beauté fondamentale et même parfois la victimisation et l’innocence séduise plus facilement le spectateur.
L’appréhension et la crainte de Maléfique est aussi indirectement exprimée comme notamment les répliques de Pâquerette et Pimprenelle lorsque Flora pense transformer Aurore en fleur pour la protéger de Maléfique : « Jusqu’à ce que Maléfique déclenche une gelée ! Chaque hiver elle détruit ainsi nos plus jolies fleurs »
Pimprenelle : « Raisonner Maléfique ?!
Pâquerette : « Ne pense-t-elle donc qu’à faire le mal ? »
« Maléfique ignore tout des sentiments, de l’amour, de la tendresse et du plaisir de venir en aide à autrui. Parfois je me dis qu’au fond qu’elle n’est pas heureuse. »
Autour de Maléfique : aborder les gargouilles, la montage interdite, le corbeau, …
A observer la gestuelle du personnage avec des mouvements très mesurés et des mouvements de costume, on constate un travail d’animation absolument magique comme en témoigne les scènes d’apparitions de Maléfique ou les mouvements de son costume. Chez les Méchants Disney, l’apparence du personnage fait la moitié du travail, à commencer par le costume et les accessoires. Chez Maléfique ils pourraient être définis comme surréalistes et permet au personnage de crever l’écran, son costume, avec cette longue robe noire et ces manches qui laisse deviner le dragon qui sommeille en elle, serait à lui seul un défi pour les meilleurs couturiers. La coiffe de Maléfique,
La gestuelle à la fois très mesurée et très gracieuse de Maléfique influence sur la froideur et la crainte du personnage, une recette à succès déjà employée pour la Reine de Blanche-Neige ou Lady Tremaine et qui est opposition à des méchantes plus exubérantes comme Cruella, Madame Medusa ou Madame Mim qui génère une dimension plus comique au personnage et de ce fait moins terrifiant.
Le personnage et l’apparence de Maléfique s’insère parfaitement dans le style gothique et le contexte historique de l’histoire. En plus de cette gestuelle caractéristique, aussi malfaisante soit-elle, la sorcière n’en pas dépourvu de grâce et d’élégance, typique de la noblesse rigide du Moyen-Âge.
Le personnage de Maléfique est le résultat d’un travail de développement très abouti qui ont forgé le travail des Studios Disney. Surtout que dans le conte original la sorcière, de son vrai nom la Fée Carabosse, était plutôt décrite comme laide, et l’animateur Marc Davis livre avec un Maléfique un antagoniste nouveau car Maléfique malgré de grands yeux et un menton allongé n’est pas conçue comme spécialement laide.
Si Maléfique ne tire pas la chansonnette au même titre que les héros, elle bénéficie de thèmes musicaux sur mesure et indissociable du personnage, à la fois symphonique et narratif, ces morceaux musicaux sont indissociables du personnage telle leur propre ombre. Un effet émotionnel qui s’était déjà vu dans Blanche-Neige et les Sept Nains avec les morceaux musicaux qui accompagnaient la méchante reine, il suffit de se rappeler les scènes du Miroir Magique ou de la transformation en sorcière.
L’interprétation de Maléfique reste plutôt légère dans l’ensemble du film Disney, l’apparence et la mise en scène du personnage se suffisent à eux-mêmes sans avoir à approfondir une interprétation beaucoup plus travaillée ou sophistiquée, le regard porté par les autres personnages Disney contribuent également à nourrir le caractère terrifiant du personnage.
Maléfique a bénéficié d’une méthode bien rôdée chez Disney XXX (voir dossier allociné). Ce système permet de XXX. Et c’est Eleanor Audley qui a servi de modèle pour Maléfique, ce n’est pas sa première prestation en tant que méchante puisqu’elle avait déjà servi de modèle pour la belle-mère de Cendrillon, Lady Tremaine, en particulier pour les expressions du visage.
L’un des ingrédients du parfait Méchant Disney passe aussi par la voix. La Belle au Bois Dormant a connu deux doublages :
Le talent d’animation arrive à son paroxysme avec la scène mémorable du combat avec le Prince Philippe, véritable scène épique, servi par une musique pleine d’héroïsme. « Sache que tu as eu tort de me méfier, moi et toutes les forces de l’enfer ! », cette réplique introduit l’une des scènes les plus mémorables de l’animation Disney.
Il y a plusieurs éléments qui font un vrai méchant de cinéma, la mise en scène, le costume, la voix mais aussi la musique. Le compositeur Georges Bruns qui marque avec la Belle au Bois Dormant sa première collaboration avec Disney un travail subtil et intelligent à partir du livret du ballet de Tchaïkovsky. Pour les thèmes liés à Maléfique, il reprend certains morceaux comme
Inscrite au Panthéon des Méchants Disney, Maléfique, véritable référence dans le domaine, a servi d’inspiration à d’autres méchants dont une duplication masculine avec le personnage de Jafar dans Aladdin, avec sa haute silhouette, sa canne magique, son perroquet comme acolyte et plus encore sa transformation en un animal gigantesque et terrifiant.
Symbole par excellence des Méchants Disney, l’ombre de Maléfique est dans tous les parcs Disney dont elle sert de fer de lance pour toute représentation des Méchants Disney, souvent indissociable de sa transformation en dragon. Fantasmic !, Disney Dreams !, la Parade des Rêves Disney, Dream Along with Mickey, Disney’s Fantillusion.X