Après Charlie et la Chocolaterie, Tim Burton revient quelques années en arrière en adaptant à l’écran le conte populaire russe La Mariée Morte par le même procédé utilisé dans L’Étrange Noël de Monsieur Jack et James et la Pêche Géante : l’animation image par image. Ce n’est pas tout à fait des dessins-animés : il s’agit en fait de mises en scènes d’objets qui sont capturées image après image en les déplaçant légèrement, créant à la vitesse d’une bande de cinéma des objets animés.

L’histoire des Noces Funèbres

Comme démontré dans ses précédents films, le procédé est impeccable, voire bluffant par moment tant il est réaliste, quoi que réaliste ne soit pas le mot exact. Comment parler de réalisme dans un film de Burton ? Les personnages sont comme à son habitude d’une difformité hilarante. On s’attache à chacun d’eux, exceptés bien évidemment aux parents de Victoria et au Lord Barkis, détestables. Les morts sont plutôt charmants et colorés contrairement à la noirceur du monde des vivants. Enfin, la mariée/cadavre est en vérité très belle et très attachante. Seule sa mise en scène d’apparition peut à la rigueur faire peur mais son personnage ou son physique n’y participent en rien.

La bande originale de Danny Elfman n’est pour une fois pas très frappante dès le départ et met du temps à marquer le spectateur. Elle devient cependant très intéressante et très émouvante dès la montée des morts dans le monde des vivants. Un petit clin d’œil est d’ailleurs observable à ce moment-là quand les âmes perdues se retrouvent : on entend le thème inoubliable de la bande originale d’Autant en Emporte le Vent. Cela rajoute une incroyable touche d’émotion mais aussi de rire tant c’est inattendu. On peut retenir dans les musiques la toute première apparition d’Emily, tout simplement époustouflante, et les solos de pianos. Les chansons par contre sont de très bonne qualité. Bien qu’elles soient sitôt écoutées, sitôt oubliées, chacune apporte un petit quelque chose dans la narration. « Selon Notre Plan » est une superbe introduction et immerge à la perfection le spectateur dans l’ambiance du film. La chanson d’arrivée de Victor dans le monde des morts est très importante et explique le pourquoi du comment de manière très séduisante. La chanson d’Emily est très émouvante et nous fait beaucoup pensé à « La Complainte De Jack » dans L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Enfin la chanson du mariage est très entraînante et très belle, très colorée et chaleureuse. Elle donne une véritable impulsion à l’histoire qui commençait tout doucement à ralentir, on est du coup très impatient de savoir ce qui va se passer ensuite.

Il faut dire que Burton a choisi une très bonne histoire à interpréter. Bien que les 10/20 premières minutes ont du mal à nous plonger réellement dans l’intrigue du film, elle se montre par la suite vraiment très touchante. Le dénouement est très émouvant ainsi que le personnage d’Emily et son histoire.

Burton nous livre donc une nouvelle fois avec Les Noces Funèbres un très beau film : plein d’émotion, drôle, décalé, romantique, à son image vraisemblablement. Ce film nous rappelle beaucoup L’Étrange Noël de Monsieur Jack et son univers, certains personnages sont presque ressemblants. Malgré le fait que l’Académie des Oscars n’aiment pas trop Burton, Les Noces Funèbres a tout de même été nominé pour l’Oscar du Meilleur Film d’Animation en 2006. Il est donc très vivement conseillé, vous passerez une évidente bonne soirée à cheval entre le monde des morts et celui des vivants.

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