Elle vient d’avoir vingt-et-un ans cette année et peut déjà s’enorgueillir de quatorze ans de carrière. Avec la sortie toute fraîche de Pirates des Cataïbes : Le Secret du Coffre Maudit, Keira Knightley est plus que jamais sous le feu des projecteurs et devrait le rester pour longtemps encore, si elle continue de mener sa carrière tambour battant, avec la même énergie que celle qu’il lui a fallu pour mettre Hollywood à ses pieds. Un petit retour sur ce fulgurant parcours s’impose.
L’actrice Keira Knightley de Pirates des Caraibes
Née le 26 mars 1985 dans la banlieue de Richmond, Keira Christina Knightley est la fille cadette de l’ancienne actrice Sharman MacDonald, désormais dramaturge estimée, et de l’acteur de télévision et de théâtre Will Knightley. Elle grandit à Teddington dans le sud-ouest de Londres, ville où elle poursuivra une scolarité normale jusqu’à l’âge de 17 ans, en dépit de quelques problèmes de dyslexie et surtout de ses débuts de comédienne auxquels la prédispose son pedigree. Elle décroche en effet son premier contrat dès l’âge de 7 ans, dans le téléfilm A Royal Celebration de Ferdinand Fairfax, où elle fait une courte apparition dans le rôle d’une petite fille aux côtés de Minnie Driver, Caroline Goodall et Rupert Graves. Elle réitère l’expérience dès l’année suivante, pour le cinéma cette fois, avec A Village Affair de Moira Armstrong, où l’on retrouve les comédiens Kerry Fox et Jeremy Northam. Il s’agit là de son premier vrai rôle, bien qu’il ne soit assurément pas le plus marquant. S’ensuivront divers petits rôles à la télévision : dans un épisode de la série TV The Bill ainsi que dans les téléfilms Treasure Seekers (1996) de Juliet May et Coming Home (1998) de Giles Foster. Dans ce dernier, elle côtoie les stars Peter O’Toole et Joanna Lumley ainsi que le presque débutant Paul Bettany (Da Vinci Code). Des débuts pas si modestes que cela si l’on tient compte de son très jeune âge.
Née le 26 mars 1985 dans la banlieue de Richmond, Keira Christina Knightley est la fille cadette de l’ancienne actrice Sharman MacDonald, désormais dramaturge estimée, et de l’acteur de télévision et de théâtre Will Knightley. Elle grandit à Teddington dans le sud-ouest de Londres, ville où elle poursuivra une scolarité normale jusqu’à l’âge de 17 ans, en dépit de quelques problèmes de dyslexie et surtout de ses débuts de comédienne auxquels la prédispose son pedigree. Elle décroche en effet son premier contrat dès l’âge de 7 ans, dans le téléfilm A Royal Celebration de Ferdinand Fairfax, où elle fait une courte apparition dans le rôle d’une petite fille aux côtés de Minnie Driver, Caroline Goodall et Rupert Graves. Elle réitère l’expérience dès l’année suivante, pour le cinéma cette fois, avec A Village Affair de Moira Armstrong, où l’on retrouve les comédiens Kerry Fox et Jeremy Northam. Il s’agit là de son premier vrai rôle, bien qu’il ne soit assurément pas le plus marquant. S’ensuivront divers petits rôles à la télévision : dans un épisode de la série TV The Bill ainsi que dans les téléfilms Treasure Seekers (1996) de Juliet May et Coming Home (1998) de Giles Foster. Dans ce dernier, elle côtoie les stars Peter O’Toole et Joanna Lumley ainsi que le presque débutant Paul Bettany (Da Vinci Code). Des débuts pas si modestes que cela si l’on tient compte de son très jeune âge.
L’année 2001 marque en outre les vrais débuts de sa carrière cinématographique, dans le très tordu et très réussi The Hole de Nick Hamm. Outre A Village Affair, on avait pu la croiser au cinéma en 1995 dans le mou et bancal Les Péchés Mortels (Innocent Lies) de Patrick Dewolf, avec en vedette Gabrielle Anwar et Stephen Dorff en sœur et frère incestueux ; elle y interprétait Gabrielle Anwar enfant. The Hole lui offre l’opportunité de rester davantage dans les mémoires. A la croisée du teenage movie, du drame psychologique et du film d’horreur, ce film sordide voire traumatisant donne l’occasion à Keira Knightley de livrer une prestation tout en ambiguïté, tour à tour peste insupportable et victime touchante, aux côtés de ses non moins brillants partenaires Thora Birch et Desmond Harrington. Malgré le succès du film, c’est avec le hit suivant qu’elle goûte enfin aux joies de la reconnaissance personnelle.
Ce hit, c’est Joue-la comme Beckham, sympathique comédie de la réalisatrice Gurinder Chadha dans laquelle une adolescente d’origine indienne tente de vivre sa passion pour le football en dépit des fortes réticences que lui opposent les membres de sa famille, dont la mentalité est très traditionnelle. La jeune comédienne n’y tient pourtant pas le rôle principal mais celui de la meilleure amie de l’héroïne jouée par Parminder Nagra. Aussi douée soit cette dernière, le sort veut que Keira Knightley retire au final tous les bénéfices de la popularité du film. Les critiques britanniques ne tarissent pas d’éloges au sujet de son naturel, de son charisme et de sa beauté, et comme les comparaisons semblent inévitables dès qu’il s’agit d’appréhender un phénomène nouveau, lui trouvent une ressemblance avec Winona Ryder (à ses débuts), Natalie Portman et Kate Winslet – ou bien l’assimilent à un mélange entre deux de ces trois-là, la combinaison variant selon l’inspiration de chacun. Le fait est que la toute jeune Keira affiche une spontanéité qui force immédiatement la sympathie. C’est d’ailleurs sur ce créneau que se construira sa popularité par la suite. Le film sortira beaucoup plus tard aux Etats-Unis, après que l’actrice aura fait parler d’elle avec Pirates des Caraïbes : la Malédiction du Black Pearl en 2003.
Entre temps, Keira Knightley a déjà enchaîné projet sur projet. Tout d’abord un second rôle dans Pure en 2002, tourné avant que Joue-la comme Beckham ne sorte sur les écrans : elle y joue Louise, une jeune serveuse droguée et enceinte qui vient à la rescousse d’un jeune homme, lui aussi peu gâté par la vie. Le changement de registre est radical et son image de fraîche et rayonnante jeune fille en prend un coup. Mais elle parvient toutefois à convaincre certains critiques, séduit par la gravité inattendue qu’elle dégage. Suivront deux courts-métrages, The Seasons Alter, version moderne et filmée d’une scène de la pièce Le Songe d’une Nuit d’Eté de William Shakespeare, et New Year’s Eve de Colin Spector. Plus décisif dans son parcours est son implication dans la mini-série à gros budget Doctor Zhivago, d’après un scénario d’Andrew Davies adapté du célèbre roman de Boris Pasternak. Elle y interprète de Larisa Feodorovna Guishar et a pour partenaires Sam Neill et Hans Matheson. Elle n’a alors que 16 ans. Si Joue-la comme Beckham l’a imposée comme une actrice à suivre de près aux yeux des critiques et du public anglais, il lui reste encore à conquérir Hollywood. Ce sera chose faite dès 2003 et le raz-de-marée Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski.
Il aura finalement suffi d’un seul film pour faire d’elle la nouvelle star montante aux Etats-Unis. Durant l’été 2003 (sortie 9 juillet), Pirates des Caraïbes casse la baraque en amassant, à la plus grande surprise des analystes, 46,630,690 $ dès son premier week-end d’exploitation. Tourné pour un budget de 125 m$, le film terminera sa course à 305,411,224 $ aux Etats-Unis et 655,011,224 $ dans le monde, s’imposant comme le troisième succès de l’année aux USA derrière Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi et Le Monde de Nemo. Entourée de Johnny Depp, 40 ans, et d’Orlando Bloom, 26 ans, la jeune comédienne ne se laisse nullement impressionner et livre du haut de ses 17 ans une prestation pleine d’énergie et de malice dans le rôle d’Elizabeth Swann, reléguant aux oubliettes le stéréotype de l’éternelle potiche des films d’aventures. L’impact de sa performance décide les producteurs à augmenter le parc de salles de Joue-la comme Beckham qui, sorti initialement sur 6 écrans en mars 2003, se voit consacrer pas moins de 1000 salles à partir du 1er août, terminant sa jolie carrière à plus de 32 m$ de recettes.
Avant Pirates des Caraïbes, Keira Knightley avait participé à Love Actually de Richard Curtis, comédie romantique où se croisent les destins d’une bonne dizaine de personnages. Le film sort cependant plus tard en Angleterre et rencontre immédiatement son public. Ce petit succès n’a cependant rien de personnel puisque son rôle demeure anecdotique au milieu de cette pléiade de stars (Hugh Grant, Emma Thompson, Colin Firth…). Elle aurait même tendance à s’y montrer irritante. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout va décidément très vite pour Keira Knightley, trop vite peut-être ? A peine a-t-elle été révélée en Europe avec Joue-la comme Beckham que son nom semble associé à tous les projets les plus hot du moment, et que son visage envahit les couvertures et les articles de magazines. Au vu de la frénésie avec laquelle elle se lance dans de nouveaux films et de l’engouement qu’elle suscite à chacune de ses apparitions à l’écran, on pense à une autre jeune actrice révélée peu de temps auparavant et impliquée en moins de temps qu’il ne faut pour le dire dans une impressionnante collection de projets : Zhang Ziyi. Les deux comédiennes ont en commun un réel talent et un physique qui ne passe pas inaperçu, ainsi que la particularité d’avoir déclenché dès leurs débuts un enthousiasme un peu disproportionné eu égard à la consistance de leur filmographie. La comparaison s’arrête là.
En 2004, Keira Knightley est attachée à un nouveau projet ambitieux qui paraît a priori plus valorisant : il s’agit d’une adaptation de la légende du Roi Arthur, produite par Jerry Bruckheimer. Le réalisateur, Antoine Fuqua (The Replacement Killers, Training Day) n’a jusqu’ici pas fait que des étincelles, mais qui sait. L’actrice y tient l’un des rôles principaux, celui de Guenièvre, aux côtés de Clive Owen (Arthur) et Ioan Gruffudd (Lancelot). On commence toutefois à frémir à la vue de la bande-annonce qui dévoile une Guenièvre jouant les guerrières en petite tenue, munie d’un arc à flèche et la peau peinturlurée de bleu. Le Roi Arthur confirmera hélas toutes les craintes quant au non respect absolu de la légende, en plus de s’avérer d’un ennui extrême tout au long de ses deux heures dix (deux heures vingt-cinq dans sa version longue !). Le box-office sanctionne sans appel cette oeuvre épique de mauvaise tenue, ne lui octroyant au final que 51 malheureux millions de dollars de recettes en dépit d’un budget de 120 millions. On tient là l’énorme bide de l’été 2004. Entre temps, elle a signé un contrat avec la marque britannique de bijoux Asprey, dont elle devient le nouveau visage médiatique. Si les affaires vont bien dans l’ensemble, il faudra attendre l’année suivante pour obtenir des rôles plus intéressants, rôles que l’actrice va chercher en se rendant ici et là à diverses auditions aux Etats-Unis et en Angleterre.
Durant le tournage du Roi Arthur, Keira Knightley entreprend un petit voyage en Angleterre afin de postuler pour le nouveau film du réalisateur John Maybury : The Jacket. Elle obtient le rôle non sans peine, le producteur qui souhaitait au départ recruter une inconnue s’étant finalement laissé convaincre par ses essais. Ce petit film fantastique met en vedette Adrien Brody, acteur oscarisé pour Le Pianiste de Roman Polanski. Bancal voire incohérent dans son scénario et souffrant de l’inévitable comparaison avec L’Effet Papillon dont il reprend sans gêne le principe, The Jacket n’est pas une réussite malgré le talent et la bonne volonté des membres de son casting. Keira Knightley y campe une jeune paumée au grand coeur, intrigante dans un premier temps mais trop rapidement balayée au second plan au profit de son partenaire. Par chance, le meilleur reste à venir : la comédienne auditionne la même année pour le rôle de Lizzie Bennet dans l’adaptation cinéma du célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et Préjugés. Elle emporte le morceau, sans savoir que ce film réalisé par Joe Wright marque un tournant décisif dans sa carrière.
Couverte d’éloges par la critique de chaque côté de l’Atlantique, elle reçoit le suprême honneur d’une nomination simultanée au Golden Globe de la Meilleure Actrice dans une comédie / comédie musicale et à l’Oscar de la Meilleur Actrice dans un premier rôle en 2006. Elle se fera rafler les deux statuettes par une autre jeune comédienne, Reese Witherspoon pour Walk the Line (bien qu’il s’agisse en l’occurrence davantage d’un second que d’un premier rôle), mais la simple reconnaissance conférée par ces nominations extrêmement prisées bouleverse très nettement la donne quant à son statut à Hollywood. Et tant pis si Domino, qu’elle tourne en 2005 sous la direction de Tony Scott, ne rencontre pas le succès escompté au moment de sa sortie (seulement 10,1 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis et 20,4 m$ dans le monde, pour un budget de 50 millions de dollars !). La jeune star avait pourtant investi toute son énergie dans ce rôle inspiré de la vie de Domino Harvey, ex-mannequin devenue chasseuse de primes. La nouvelle aura qu’elle vient d’acquérir lui assure incontestablement des lendemains qui chantent.
La sortie tonitruante de Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit le 7 juillet dernier, meilleur démarrage de tous les temps au box-office américain avec 132,000,000 de dollars le premier week-end (le budget de 150 millions, soit à peine plus que le premier opus, sera de toute évidence rentabilisé en quelques jours à peine), devrait encore contribuer à installer Keira Knightley comme l’une des actrices les plus incontournables du moment. Sans compter que le troisième volet, Pirates of the Caribbean: At World’s End, est prévu pour le 25 mai 2007 – soit deux semaines exactement après la déferlante Spider-Man 3 ! Interrompu par la promotion de Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit, le tournage reprendra en août prochain. Entre temps, l’actrice a bouclé un autre projet, Silk, qu’elle vient de tourner sous la direction de François Girard. Film au casting international (Michael Pitt, Kôji Yakusho, Alfred Molina) actuellement en post-production, Silk sortira sur les écrans en 2007. Dernier projet en date : Atonement, dont les premières prises ont débuté fin juin dernier. Dirigé par Joe Wright, le réalisateur d’Orgueil et Préjugés, ce drame adapté du roman de Ian McEwan réunit d’autre part à l’affiche James McAvoy, Vanessa Redgrave et Brenda Blethyn.
A l’heure qu’il est, Keira Knightley a déjà touché à bon nombre de genres cinématographiques, aussi à l’aise dans les oeuvres contemporaines que dans les films d’époque, dans le film d’action stylisé que dans le répertoire classique, alternant succès, réussites inégales et échecs complets avec la même insouciance. Parmi les échecs les plus notoires, on compte principalement des films d’action dont la qualité d’ensemble – qu’il s’agisse du Roi Arthur ou de Domino – est davantage à mettre en cause que la prestation de la comédienne. Au vu de sa popularité actuelle, il semble évident que le public ne lui en tient pas rigueur et se montre prêt à l’accepter dans les projets les plus diversifiés.