La première projection officielle de Star Wars Episode 3 : La Revanche des Siths a eu lieu ce matin, 8h30, à Cannes. Dernier volet de la saga, le film était présenté dans la grande salle Lumière, et la projection avec l’équipe du film à 19h30 étant archi-pleine, celle du matin ne se limitait pas qu’à la presse et s’ouvrait à tout le monde (avec invitation). Salle pleine, écran géant : ambiance garantie.
STAR WARS EPISODE 3 : LA REVANCHE DES SITHS
- Un film de George Lucas
- Avec Ewan McGregor, Natalie Portman, Hayden Christensen, Ian McDiarmid, Samuel L. Jackson, Frank Oz, Christopher Lee, James Earl Jones
- Durée : 2h20
- Sortie : 18 Mai 2005
La Guerre des Clones fait rage dans ce dernier chapitre de la saga Star Wars. Une franche hostilité oppose désormais le Chancelier Palpatine au Conseil Jedi. Anakin Skywalker, jeune Chevalier Jedi pris entre deux feux, hésite sur la conduite à tenir. Séduit par la promesse d’un pouvoir sans précédent, tenté par le côté obscur de la Force, il prête allégeance au maléfique Darth Sidious et devient Dark Vador. Les Seigneurs Sith s’unissent alors pour préparer leur revanche, qui commence par l’extermination des Jedi. Seuls rescapés du massacre, Yoda et Obi Wan se lancent à la poursuite des Sith. La traque se conclut par un spectaculaire combat au sabre entre Anakin et Obi Wan, qui décidera du sort de la galaxie.
Ne mâchons point les mots : ce troisième volet est le meilleur de la seconde trilogie. Sans atteindre la puissance de n’importe quel épisode de la première trilogie (nostalgie quand tu nous tiens), il maintient le cap et, surprise, assume jusqu’au bout cette tragédie d’une noirceur (in)attendue. Qu’on adhère ou non au concept, que George Lucas irrite ou pas, ce volet touche droit au coeur quoiqu’en pensent les grincheux. Du fan, bien entendu, mais aussi des autres. On en a pour son argent et on ne regrette pas d’être venu. Que des bonnes nouvelles…
Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, cet ultime épisode de la seconde trilogie Star Wars décortique la lente dérive d’Anakin qui tombe dans le côté obscur de la force alors qu’il était promu comme l’élu des Jedis et devient Dark Vador. Incidemment, on découvre les effets de cette mutation sur les autres personnages de la saga qui sont tous contraints de s’adapter à des situations extrêmes. Les motivations de l’homme sont simples : il agit essentiellement par amour pour Padmé (Natalie Portman) mais également par déception vis-à-vis des Jedis. A ce titre, Maître Vindu (Samuel L. Jackson) est celui qui ressent le mieux cette gradation tacite avec l’impression secrète que tout va mal se finir. Il a raison et on le sait…
Un second avis de Star Wars 3 d’un de nos membres
L’Episode 3 était attendu pour au moins deux raisons : établir le pont entre les deux trilogies, et relever le niveau très faible des deux premiers épisodes. Au premier opus on reprochait un scénario trop enfantin, ainsi qu’une réalisation d’une platitude désespérante indigne de Star Wars. Au second une naïveté sans charme, un Hayden Christensen peu convaincant en Anakin Skywalker, des scènes d’action oubliables (quelques plans de l’assaut final étaient à sauver), et surtout des images de synthèse omniprésentes, lisses, froides, enlevant toute vie à l’univers bâti dans les épisodes 4-5-6. Outre des scénarios peu fouillés, et des personnages sans aucune finesse (à comparer avec le triangle amoureux Luke-Leïa-Han Solo pour comprendre l’ampleur du désastre), ces deux épisodes perdaient tout leur charme en surfant sur une mode visuelle à base d’effets spéciaux qui quelques années plus tard commence déjà à les rendre obsolètes, voire grotesques dans les pires plans. Une bonne nouvelle tout de même : George Lucas semblait d’un épisode à l’autre s’être un peu réveillé et travaillait mieux sa réalisation sur le deuxième, du moins en terme de dynamisme.
Lucas s’attelle donc avec Episode 3 à son lourd devoir de combler les trous de l’histoire. Peu ou pas de révélations, qu’importe, l’essentiel était ici de nous dévoiler toute la mécanique qui allait transformer le héros Anakin Skywalker en l’impitoyable seigneur du mal, l’un des plus mémorables et charismatiques méchants de l’histoire du cinéma : Dark Vador. Tragédie, trahisons, amour virant au cauchemar, amitié volant en éclat, et carnage parmi les Jedis : tel était le programme de cet Episode 3, promis « sombre » par son instigateur.
N’en déplaise à certains qui s’en contenteront, mais la tristesse de la tragédie bien palpable à l’écran dans cet épisode 3 n’est pas une qualité suffisante. Ce lien émotionnel mais aussi esthétique, on s’y attendait, on voulait voir ça depuis plus de vingt ans, c’était la raison d’être même de cette nouvelle trilogie. Lucas ne fait donc ici que répondre à un cahier des charges renvoyant à notre inconscient où la première trilogie a une place bien à elle. C’est ce qui sauve en partie cet épisode du désintéressement total qu’il mériterait dans sa forme. Car derrière ces préoccupations de fans, on voulait savoir dans quel film cette tragédie allait nous être racontée. Serait-il mou comme La Menace Fantôme, ou épique comme L’Empire contre-attaque ? La réponse serait malheureusement la première, mais en pire.